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Le Point - “CBD : un « remède » à l'anxiété adolescente ?”
CBD : un « remède » à l'anxiété adolescente ?
Ce produit issu de la culture du chanvre fait fureur chez les ados français pour ses vertus apaisantes. D'autant qu'il n'est pas considéré comme stupéfiant.
Le CBD, ou « cannabidiol », est un produit connu comme relaxant et récolté dans le chanvre, à l'instar du cannabis. Mais contrairement à ce dernier, le CBD est légal en France puisqu'il n'est pas considéré comme « stupéfiant* ». Utilisé par de plus en plus de Français adeptes de ses vertus apaisantes, le CBD a conquis depuis le confinement un public adolescent. Même si le produit consommé est autorisé à la vente en France sous certaines conditions, la vente de cannabidiol aux mineurs n'est pas autorisée par la loi française. Pourtant, Romain et Lina ainsi que leurs parents respectifs, qui ont accepté de témoigner, n'ont aucune intention d'en arrêter l'usage.
Une consommation quasi quotidienne
Pour Romain, élève de 17 ans en terminale dans un lycée du Val-de-Marne, le CBD a été sa « révélation du confinement ». « Romain a toujours été un timide maladif », raconte sa mère, une cheffe de projets de 43 ans. « S'exprimer à l'oral est une source d'angoisse pour lui. Les exposés étaient à chaque fois une épreuve du feu et, avec son père, nous avions tout essayé. Même le théâtre. » Durant le confinement, le tempérament stressé de Romain a atteint son paroxysme puisqu'il devait préparer son épreuve d'oral du bac de français. « On ne savait même pas dans quelles conditions elle se déroulerait. J'arrivais plus à dormir ni à travailler », explique Romain.
Sa mère, inquiète, se confie à une amie professeure de yoga qui lui recommande le CBD sous forme d'huile pour apaiser son fils. « Avec son père, nous étions dubitatifs : pour nous, c'était donner de la drogue à notre fils. On s'est alors dit que nous testerions tous les trois afin d'en jauger les effets. Ça a été miraculeux, surtout pour Romain et son père. » Quelques gouttes sous la langue avant de dormir pour Romain lui ont suffi chaque soir à se relaxer. Et même si l'épreuve d'oral du bac a été finalement annulée, Romain sait maintenant qu'il aura ce « coup de pouce » pour son année de terminale.
Lina, elle aussi, a commencé durant le confinement, mais pour d'autres raisons. Cette petite brune de 16 ans scolarisée dans le Gard a toujours souffert de problèmes de santé. « Ses règles ont toujours été douloureuses, voire handicapantes. Pour tenir, Lina avait recours à beaucoup de médicaments, ce que son père et moi n'approuvions pas forcément. On a donc cherché un remède plus naturel et, en lisant des avis sur Internet, j'ai découvert le CBD. » Si Lina a commencé par des infusions au CBD qui ont réussi à apaiser ses douleurs, elle préfère aujourd'hui le consommer sous forme d'huile. « J'en prends quelques gouttes sous la langue quand j'ai mes règles, mais j'en mets également sur ma peau du visage qui est assez abîmée, c'est miraculeux. »
Le CBD pour les ados, un danger ?
Estelle, infirmière scolaire dans un collège de Strasbourg, s'interroge sur la consommation de CBD pour ses élèves. « Il faut tout d'abord comprendre le problème de l'adolescent, surtout lorsque l'on parle de troubles du sommeil et d'anxiété, une orientation médicale peut être nécessaire. Ce produit reste une béquille. Aussi je m'interroge : pourquoi les familles ne se tournent-elles pas vers de l'homéopathie et les pharmacies dans un premier temps ? » Et Juliette Marty, psychologue clinicienne TCC et spécialisée en addictologie, semble lui donner raison : « Je ne suis pas très favorable, cela dépend d'où provient le produit mais certains contiennent des restes de THC. Le CBD est bien pour un substitut en addictologie du cannabis, mais je trouve cela étonnant d'habituer des adolescents mineurs par un substitut. Car c'est important que cela ne devienne pas une habitude du quotidien, comme avant chaque exposé. Si le sommeil ne fonctionne qu'avec le CBD, cela peut entraîner un risque d'accoutumance et il faut à tout prix éviter à l'adolescent un système de dépendance. »
Et dans son analyse, Juliette Marty avance un point auquel Romain a d'ailleurs été confronté : le CBD sous forme de joint. « À partir du moment où on commence à fumer un joint de CBD, on arrive à un stade où il n'y a plus d'autres effets pour le cerveau et l'on peut possiblement se tourner vers le cannabis », explique Juliette.
« Il y a quelques semaines, Romain et ses copains ont fumé du CBD pour essayer, sauf que les surveillants les ont vus à la grille et ont confisqué le tout. C'est difficile de différencier comme ça le CBD du cannabis, on a donc été convoqués par la direction et il a été très difficile pour nous de justifier cela », témoigne la mère de Romain, toujours en colère contre son fils.
Un produit sain pour un rythme de vie sain
Hélène Aubier, l'une des fondatrices de la gamme « Huages » d'huiles de CBD présente au contraire les effets bénéfiques du produit. Pour elle, la France est d'ailleurs encore à la traîne sur son usage et en véhicule une image négative : « Moi qui ai vécu à New York durant quatre ans, j'ai constaté que le CBD avait une image positive aux États-Unis, contrairement à la France. L'huile de CBD représente l'image saine d'une femme healthy qui prend soin d'elle. » Décidée à faire de sa marque un produit premium, Hélène garantit des huiles 100 % naturelles et françaises. Persuadées des bienfaits du produit, Hélène et ses associées ont même innové en donnant au goût amer de l'huile une saveur noisette, évocatrice d'une célèbre pâte à tartiner. « L'idée est de donner un goût agréable pour en prendre le matin et de pouvoir l'incorporer dans des boissons ou même des vinaigrettes. »
Rassurante, Hélène confirme que le CBD peut être donné aux adolescents, mais se prononce par ailleurs contre son utilisation sous la forme de joints ou même de vapoteuse, à l'opposé d'un mode vie sain. « Le CBD agit entre 30 minutes et 1 h 30. On peut mettre en avant quatre bienfaits majeurs qui permettent au consommateur de s'apaiser, de lutter contre les insomnies, les douleurs menstruelles, et pour les sportifs d'aider à la récupération des muscles », explique-t-elle, rejoignant les témoignages de Romain et Lina. En riant, elle conclut d'ailleurs que si un adolescent avait l'idée de boire tout entier un flacon d'huile de CBD, il ne risquerait « rien à part une grosse sieste ».